LES CHEMINEES DE LA VILLE

® Couverture du N° spécial Le Vieux Bahut.

C’est l’hiver, pour se chauffer – d’abord tout manque, on brûle de la tourbe, du bois, du charbon de mauvaise qualité. Puis, « l’âge du charbon » d’avant la guerre se rétablit :  les chauffages, les chantiers navals, les très nombreuses industries nantaises, les trains, les bateaux du port… tous vomissent dans le ciel nantais leurs fumées (voir couverture), qui rongent et noircissent les façades en pierres blanches des maisons, et polluent l’air que nous respirons (smog). Ensuite, progressivement, une nouvelle ère commence, le mazout va remplacer le charbon.

(Voir couverture du Vieux Bahut.)

Pour agrandir les photos et les diaporamas,  cliquez sur la photo

PRÉSENTATION    « Il était une fois …

J’avais rassemblé de nombreux objets qui dormaient dans une cave ou un grenier, genres d’épaves dont personne ne veut au moment des déménagements et des partages… Tous avaient appartenu à un monde, aujourd’hui disparu, que j’avais traversé enfant…Ils étaient chargés d’instant de vie, parfois très affectifs, et sommeillaient depuis, invisibles et muets dans des cartons… J’étais le magicien qui devait les faire revivre le temps d’un évènement culturel …….

Des légendes ne remplaceront jamais des objets exposés. Le présent petit tour guidé de l’expo donnera, toutefois, je l’espère, une idée de la richesse de l’ensemble et de la multiplicité des thèmes abordés.

Le sujet est vaste et notre modeste exposition réalisée avec surtout beaucoup de bonnes volontés et peu de moyens, n’a pas la prétention d’avoir épuisé le sujet et non plus la demande du public…

Une partie de l’exposition présente quelques thèmes relatifs à la Seconde guerre mondiale – alors qu’elle est annoncée publiquement consacrée aux « années 50 ». Certains m’ont fait part de leur étonnement de cet « écart » chronologique. Je les comprends et leurs dois une explication : pour moi, il est presque impossible de traiter de l’Après-guerre sans évoquer la Guerre. Tous mes camarades de lycée, nés juste avant ou pendant la guerre, étaient tous des enfants de la guerre, chacun en sortait plus ou moins marqué.  Nous en sortions, nous ne connaissions rien d’autre.  Pendant nos années d’enfance après 1945, notre environnement était jonché de vestiges et de témoignages de toutes sortes de la seconde guerre mondiale.

Autre aspect de l’exposition : Pendant l’après-guerre, les Français sont avant tout préoccupés de la reconstruction du pays. On peut les comprendre. Mais, pendant ce temps, un autre problème très sérieux se développe en silence, celui de la destruction de la Nature… Il faudra attendre 1970 pour assister à un début de prise de conscience de la nécessité vitale de protéger l’environnement.

En réfléchissant à mes souvenirs d’enfance, je réalise aussi que

j’ai été dans les années 50 , témoin d’agressions graves (peut-être parmi les premières) à l’environnement, des atteintes dont personne ne semble se soucier.

Les questions environnementales sont donc aussi de plus en plus présentes, comme invisibles à tous , sur la toile de fond de ces années 50.

Je me propose ici d’accompagner mes deux jeunes visiteurs, par exemple, Solenn et Yann à travers les dédales de ce monde perdu. C’est alternativement la jeune fille ou le garçon qui me désignera l’objet de son interrogation.

OK ? C’est parti !

Le Cadre

LA VILLE de NANTES

L’exposition de 2023 présentait sur un chevalet. 

– d’une part, un plan ancien de la ville avec ses limites d’alors. A l’époque, on sortait de la ville déjà  au Pont du Cens, au Petit -Port , à la Contrie ou au Lion d’Or… portes de la campagne.

– d’autre part, une intéressante carte des environs de Nantes  en couleurs, d’époque, avec situation de toutes les entreprises, fabriques et usines de la région…et il y en avait !

Par ailleurs, mon frère Pierre-Louis m’avait apporté une belle contribution à l’exposition avec une série de photos des années 50,

accompagnées d’intéressants commentaires, lisibles sur les documents. Ces photos encadraient les plan et carte à l’exposition.

Famille

MA FAMILLE

Nous formons une famille très unie : notre père, professeur agrégé d’allemand aux 3 lycées de Nantes, directeur de l’Institut sup. des Lettres de Nantes (embryon de l’actuelle Fac. des Lettres) ; notre mère, institutrice à l’Ecole Léon Say ; les trois garçons : Jean , Jacques et Pierre-Louis ;  notre grand-tante, pour nous une vraie grand-mère.

 

LES MILIEUX OU NOUS VIVONS

Nous vivons à Nantes, en milieu urbain. De ce fait, nous sortons volontiers de la ville le dimanche aux terminus de trams pour gagner la campagne : Pont du Cens, Procé , Sèvres…. De 1943 à 1945, nous sommes réfugiés en plein bocage au nord du département. Pendant les vacances scolaires, nous allons chez nos grands-parents en Touraine, un paradis et plus tard sur la côte atlantique avec son incroyable richesse marine. Ces contacts avec une nature encore intacte sont un bonheur et j’apprends beaucoup – ce qui ne sera pas étranger à ma vocation future.

« A quatre ans, de par ma taille, je suis « à hauteur » des fleurs des prés, les observe à bout portant, admirant l’insecte poudré d’or piétinant les pétales des renoncules.».

Jamais dans la vie on ne sera aussi près de la nature sauvage.

 

Ici il s’agit d’objets naturels : de « modestes » cailloux. J’étais adolescent quand, au Muséum, j’ai découvert quels trésors cache notre sol nantais ; un vrai coup de foudre ! Ces roches : à pied, à vélo, je vais les chercher, souvent longtemps. Enfin, je les trouve…Quelle émotion ! Imaginez : je suis le premier à tenir en main cette pierre née il y a des centaines de millions d’années ! Ici, il s’agit d’une agate brute à l’aspect assez banal mais qui, une fois sciée en tranches, nous livrera sa transparente beauté.  

Alimentation

 LE MAGIQUE RETOUR DES AGRUMES

Mon père revient du marché avec une mandarine. Réunion de famille. Six autour de la table attendent que le fruit soit pelé et que chacun reçoive son quartier. Ô instant sublime !

Ma part sur la langue, je goûte un bref instant ce parfum, comme venu de très loin, une merveille déjà rencontrée…il-y-a fort longtemps, comme dans un rêve.

Aujourd’hui, je me dis, c’était « avant la guerre », en 1939, voire en 40.

Le pain

Le pain est l’aliment de base des Français.

Planche à pain familiale et son couteau qui ont accompagnés notre pain quotidien familial aussi bien les années de guerre que les années de paix, les années de restrictions que les années d’abondance.

En Touraine, à la campagne, nous avons l’exceptionnel privilège d’être les voisins directs de la boulangerie du village. Expérience merveilleuse: nous vivons littéralement à son rythme.

  • Le levain.
  • Les cuissons communes des plats et des gâteaux les jours fériés.
  • Les pâtisseries maison et les succulentes brioches…
  • Le boulanger, la boulangère, les ouvriers boulangers, le mitron (avec nous, il y en a parfois 3 de plus)
  • Le goût magique du pain frais…
  • Bref la vie quotidienne d’une boulangerie de campagne française.

Inoubliable !

Le four à chauffage direct.

Le boulanger fait un grand feu de bois dans le four. Quand il n’y a plus que des braises, il les repousse vers les parois du four. Le four est prêt. Le boulanger enfourne le pain. Puis, la cuisson débute. Quand le boulanger juge que la cuisson est atteinte, il retire le pain du four. Durant des années nous assistons chaque été, fascinés, à cet antique procédé.

Puis, d’un seul coup !

A notre arrivée, nous constatons que le grand tas de bois n’est plus là.

Quant au four, il est chauffé à l’aide d’une sorte d’énorme lampe à souder d’où sort avec un ronflement inquiétant une longue flamme jaune et bleutée, accompagnée d’une peu discrète odeur de pétrole !

Le progrès est là. Mais avec quelle inconscience ce four, où l’on dépose la pâte alimentaire, est-il soumis à cette flamme porteuse de particules et de vapeurs toxiques.

En repensant à ce spectacle, je réalise, que j’ai vécu là les débuts de l ’ère des grandes et perfides pollutions chimiques alimentaires.

Le lait

On voit entre-autres : à gauche, une laitière en alu avec laquelle on va chercher le lait chaque jour chez le laitier, des disques anti-monte lait…

 

 

Travail du laitier

Comme il nous le raconte: avant le lever du jour, avec son camion,  il fait le tour de fermes de la région pour collecter le lait, puis le rapporte à Nantes où il le distribue dans la matinée à tous les habitants du quartier.

Un monde à la veille de sa disparition

En ville, peu à peu, les laitiers de quartier disparaissent. Le lait est bientôt vendu en bouteilles de verre, puis en briques qui proviennent de laiteries industrielles

 

En l’absence de réfrigérateur.

Pour conserver le lait – qui a tendance à tourner (se transformer en lait caillé) – il faut le porter rapidement à 85 degrés.

Mais, il y a un inconvénient : lorsque le lait bout dans la casserole, il monte très vite, déborde et peut même brûler sur la gazinière avec une odeur très désagréable.

Pour l’empêcher de déborder, on utilise un disque anti-monte-lait.

CHAUFFAGE

Présentation de différents combustibles : Morceau de charbon brut, avec trainées jaunes de soufre qui produit en brûlant des gaz très toxiques. Tourbe de la Brière. Boulet en poudre de charbon moulée. Les hivers sont aussi agrémentés de soirées feux de bois dans la cheminée, avec audition des premiers microsillons de musique classique.

CHAUFFAGE, ECONOMIE ET GASPILLAGE

® page 9. Armes individuelles contre le froid

Les habitations sont thermiquement pas ou mal isolées. On chauffe en brûlant massivement des combustibles fossiles dont la chaleur s’échappe partout dans l’environnement. A la maison, c’est aussi le combat de chacun contre le froid : Maman équipe les ouvertures de doubles rideaux épais et équipe le bas des portes de vieux bas bourrés de chiffons. On s’habille chaudement à l’intérieur et on ne chauffe que les pièces où l’on séjourne. Au lit, chacun a sa bouillotte. Sous sa table de travail, Papa a une chancelière, et notre vieille Tata utilise une chaufferette quand elle lit ou tricote. Le soir, c’est souvent les garçons qui ferment tous les volets et les rouvrent le matin. Pièces mansardées, cuisine, cabinet de toilette et WC n’ont pas de chauffage.

EAU CHAUDE – EAU FROIDE

     La chaudière à charbon produit l’eau chaude des radiateurs et l’eau chaude ménagère seulement en hiver. Le reste de l’année l’eau est froide à tous les robinets de la maison

 LE PETIT CHAUFFE – EAU A GAZ

Tant attendu, le nouveau petit chauffe-eau à gaz, au-dessus de l’évier de la cuisine, est à lui seul une révolution, tout particulièrement pour diminuer la charge de corvées de la maitresse de maison. Ainsi pour laver la vaisselle, il est désormais inutile de faire chauffer des bouilloires d’eau sur la gazinière.

Vestimentaire

LE BERET

Nous portons presque tous le béret de l’école primaire aux premières classes du lycée. C’est un produit en laine, fabriqué en France. C’est comme une coiffure nationale pour les français.

LA LAINE

Le coton manque. De ce fait beaucoup de vêtements sont en laine. On utilise sur place la laine des moutons, toute la population féminine, aussi jeune soit- elle tricote ou détricote pour habiller tous les âges.  Un vieux chandail se transforme ainsi en chaussettes. Notre Tata (fille de la campagne, aux multiples connaissances en autosubsistance) se met à carder et filer la laine avec le rouet de la voisine (1943).

LE BIKINI

Avant 46, peu de bains de mer, les plages sont minées. Après une ultime apparition de maillots des années 30 à Pornichet … Les maillots que nous portons sont en laine tricotés mains, ils ont le grand inconvénient de se charger d’eau (comme une serpillère) quand on se baigne, au point qu’ils descendent tout seuls en sortant de l’eau…Puis, c’est le SlipBikini en coton qui fait son apparition. Pour les dames en deux parties… Jamais, jusqu’ici, on avait osé se montrer autant dénudé sur une plage. Encore une révolution !

LES SABOTS

Même en ville on porte des sabots de bois pour travailler – avec à l’intérieur des charentaises ou de la paille et des chaussettes de laine – à l’exemple de nos instituteurs rue Noire !

LES GALOCHES

® page 13 en haut à g

Le caoutchouc pour les semelles est introuvable. Les galoches sont des chaussures hautes avec semelle de bois. Pour empêcher l’usure du bois, Papa cloue des fers sous les semelles.

 

LES BRETELLES, CULOTTES COURTES ET PANTALONS

® page 13 en ht à dr

A l’école primaire, dans les petites classes du lycée nous portons presque toute l’année des culottes courtes. Pendant la saison froide nous portons des pantalons de golf.

Nous sommes en culottes courtes avec bretelles toute l’année, sauf les jours les plus froids de l’hiver où l’on met des pantalons de golf. Culottes et pantalons longs sont équipés uniquement de fermetures qui se boutonnent. Avec l’âge et la mode, la ceinture va progressivement remplacer les bretelles.

LES MOUCHOIRS

® voir au milieu p. 12

A la campagne , les galopins se mouchent avec les feuilles des arbres. A l’époque, tout le monde a un mouchoir sur lui. Le mouchoir  sert  à une multitude d’utilisations : pour se moucher, pour se couvrir la tête, comme foulard autour du cou, comme drapeau, comme bandage de premier secours, comme « pochette » décorative, comme chiffon, comme moyen de transport pour nos petits  trésors (les billes par ex.)…etc…. Avec l’apparition du mouchoir en papier (dit Kleenex), il va bientôt quasiment disparaître… et aussi beaucoup de forêts !

UNE SEGREGATION DE L’EPOQUE

Une fille, une femme, ça porte une robe ou une jupe !

Le port du pantalon est interdit aux filles dans les établissements scolaires. C’est seulement quand il fait très froid que les directrices peuvent autoriser le port du pantalon long. Si une fille se présente au Lycée de jeunes filles en pantalon, hors de la période d’autorisation, elle est refusée en classe.

Hygiène

CABINET DE TOILETTE
ï‚® page 14 photo

Notre unique cabinet de toilette pour toute la famille. On s’y lave à l’eau froide pratiquement dix mois de l’année. Dans la maison subsiste aussi une installation que nous voyons aussi à la campagne, un cabinet de toilette sans eau courante : la cuvette avec le broc.

LE LAVABO
ï‚® page 14
Quatre générations au même lavabo (1939-1963)

SAVON
 page 15 en bas : morceaux de savon d’époque
Le savon, indispensable agent d’hygiène de la société moderne, manque. Mes parents se lancent dans sa fabrication. Ici, morceaux de savon artisanal d’époque… dont l’un arrondi a servi de nourriture à des souris.

LES WC A LA CAMPAGNE
ï‚® Page 14
Aux arrêts de cars : « Les WC , svp ?», « Au fond du jardin !». Planche percée et feuilles de papier journal au crochet de boucher. Ainsi se présentent les WC de campagne avec leurs aménagements des plus rudimentaire et parfois une inscription laconique du genre: « Ici tombe en ruine les déchets de la bonne cuisine ».

LE RASAGE
ï‚® page 15
En haut : un rasoir de notre grand-père musicien et coiffeur pendant la Grande guerre. Au milieu, attirail pour se raser au temps de notre adolescence et avant.

Notre unique cabinet de toilette pour toute la famille. On s’y lave à l’eau froide pratiquement dix mois de l’année. Dans la maison subsiste aussi une installation que nous voyons aussi à la campagne, un cabinet de toilette sans eau courante : la cuvette avec le broc.

Scolarités

L’ECRITURE DE TOUS

Les trois grands moyens d’écrire de la vie courante:

  • Le crayon à mine noire ou le porte-mine
  • Le porte-plume
  • Le porte-plume réservoir ou stylo
  • La machine à écrire mécanique.

Petit témoignage de l’époque

En bas de la rue du Calvaire (côté église St Nicolas) le grand immeuble est occupé par Manufrance, grand et remarquable magasin où l’on trouve de tout … Quand on a choisi un article à l’un des rayons, on doit :  se présenté dans une file d’attente au bout de laquelle se trouve une grand pupitre où une caissière écrit dans un impressionnant registre , au porte- plume trempé dans un encrier, l’article acheté …avant de payer.

L’encrier

Simple bouteille ou encrier, il contient l’encre pour porte-plumes et stylos.

Accessoires universellement répandus. Souvent offerts en cadeau. Plus tard objets de collection. Témoins de l’art d’écrire depuis le XIVème S. .Les années 50 voient leur disparition progressive de la vie courante…

Encrier de porcelaine de table d’école primaire.

 L’encre est violette pour les élèves, rouge pour le maître/la maîtresse.

 Le soir, le concierge de l’école passe dans les classes avec une grande burette pour remplir les encriers.

Examen d’entrée en 6ème (examen d’entrée au lycée).

A cet important examen, seule l’écriture au porte-plume est autorisée… et est noté ! Or, les jeunes candidats ont de la peine à écrire avec les plumes aux becs qui accrochent le papier et restent difficiles à manier.

Monsieur Mauduit, notre maître de 7ème, a découvert un modèle de plume (suisse) qui ne permet pas les pleins et les déliés (leur absence semble désormais tolérée !), mais donne un trait régulier sans accrocher. C’est “la plume miracle“ – qui évitera l’échec pour quelques points au précieux examen ! Elle a la particularité de posséder une pointe arrondie, une sorte de petit disque, produisant un trait parfait…

L’ECRITURE AU LYCEE   

Au lycée, une fois en 6ème, l’élève écrit au stylo à encre.

Le remplissage d’encre du stylo se fait dans une bouteille d’encre genre „Waterman“.

Deux systèmes de remplissage des stylos à encre ou stylographes:

  • le stylo à levier (principe du compte-gouttes:

   le levier presse un réservoir en caoutchouc)

  • le stylo à virole actionnant un piston ( principe de la seringue)

Un bon stylo coûte cher (voir page du catalogue Manufrance de 1950.)

Le stylo doit être régulièrement rempli. Chaque pensionnaire se promène avec sa bouteille d’encre.

Porte-mine Criterium.

Très populaire, il est très apprécié des lycéens pour remplacer le crayon à mine de plomb ordinaire.

La trousse remplace définitivement le plumier

Le crayon à bille (genre BIC) 

Il devient peu à peu irremplaçable, comme le stylo à bille dont la pointe est rétractable et qui concurrence déjà le stylo à encre.

L’ECRITURE A L ‘ECOLE PRIMAIRE

Vitrine présentant tout le matériel scolaire original d’époque pour l’écriture que nous avons utilisé et côtoyé.

(Voir page 16 au-dessus du sous-main vert)

LE CRAYON A BILLE

Et puis, un beau jour un nouvel instrument pour écrire apparaît

Ce n’est plus une plume qui trace le trait sur le papier, mais une bille minuscule en contact avec un réservoir d’encre.

Petite « maladie d’enfance »

Je me rappelle mon père achetant fièrement notre premier crayon à bille de la famille aux Nouvelles Galeries.  Son prix était élevé !

Malheureusement, cet achat lui coutera un veston d’été…. L’objet rangé dans sa poche crache une nuit son contenu… L’encre résiste à tous les détachants ménagers et le teinturier ne peut qu’avouer son impuissance !

 

Crayon à bille „BIC“

Lui aussi crache dans sa jeunesse. J’en fais l’expérience avec un pull en laine jaune!

Rapidement, il popularise ce nouveau moyen d’écrire. Sa présentation n’a pratiquement pas changé depuis les années 50.

Nous venons d’assister au début d’une nouvelle ère, celle de la bille pour écrire!

Environnement

® page 16 à dr. sous le Tableau d’honneur des profs)Le crayon à bille apporte un incontestable progrès dans l’écriture.

Inconvénients écologiques auxquels pratiquement personne ne pense encore : ce crayon est essentiellement en matière plastique (produit pétrolier) et est fait pour être jeté après usage. C’est à dire mis à la poubelle… Le contenu de celle-ci est – à Nantes par ex. enterré  pendant des dizaines d’années – dans les prairies de la Loire! Récupération, tri, recyclage du plastique, du métal, une logique inconnue. L’énorme machine de la consommation et du gaspillage se met en route dans les années 50.

 

CAHIER D’ALLEMAND

® haut de la page 17

Prof. Bénesteau.               

CAHIER de SCIENCES-NATURELLES

® page 17 haut à dr.

Prof. F. Mas, Cours sur les crustacés.

 

CAHIER DE GEOGRAPHIE

® page17

Prof, Meyer Cours sur les plissements de terrains.

PAGE D’ALBUM 

® bas de la page 17 et page 16 à g.)

Album de dessins et textes de Papa pour nous initier à la langue

de Goethe, commencé dans les années 37-38 pour mon frère Jean.

(Voir bas de la page 17 et page 16 à g.)

CARTABLE DE LYCEEN DIT « VACHE »

® bas de la page 16)

Cartable de confection locale : cuir grossier, parties métalliques (fer) très réduites, fil de couture naturel.

Le cartable a beaucoup servi, certaines parties ont été réparées ou rapiécées chez le cordonnier de quartier par mesure d’économie. Il a servi au moins une dizaine d’années. Fin des années 40, ayant appartenu à mon frère Jean, ancien élève des Lycées Clemenceau et Jules-Verne.

LE LIVRE BLED

Ce livre ,destiné à apprendre l’orthographe, est une remarquable innovation pédagogique utilisée en classe de 7ème au Grand lycée*

par monsieur Mauduit, notre maître.

*Ancien nom du Lycée Clemenceau

MEMENTO USEL

Le Mémento est un remarquable condensé de connaissances souvent complexes. Il favorise la mémoire visuelle. Le premier paru consacré à la grammaire allemande. Son grand succès sera suivi de la parution de toute une série traitant de la plupart des matières enseignées dans le secondaire… et même plus. Son génial créateur, M. Useldinger, était professeur d’allemand à La Baule.

MON TABLEAU D’HONNEUR DES PROFS

C’est une initiative tout à fait personnelle. Figurent ici mes professeurs préférés  pour leur pédagogie, mais aussi pour leur humanisme et leur rayonnement.

LES BUVARDS

Un des plus grands supports publicitaires de notre époque.

SEVICES

Fréquents à l’école primaire, ils sont plutôt rares au lycée. Il existe toutefois des enseignants ou surveillants, dont les colères accompagnées de violences sur les élèves, sont mémorables (voir aussi tableau: „Le petit insigne“).

Pendant les années 50, un surveillant général laisse un mauvais souvenir à Clemenceau. Il terrorise les élèves (surtout les plus petits) et se distingue par sa brutalité.

PREPARATION MILITAIRE

La guerre d’Algérie  mobilise  toujours plus de jeunes en âge de faire leur service militaire. Les lycéens qui souhaitent faire des études supérieures espèrent obtenir un sursis d’incorporation en ayant fait la préparation militaire (PM, PM sup.). Des cours de préparation militaire sont organisés au Lycée Clemenceau.

Des militaires en uniformes apparaissent au lyc̩e. Le gymnase Рqui sert encore aussi pour les remises solennelles des prix Рest transform̩ en stand de tir r̩el.

A peine 10 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, les garçons nés pendant le terrible conflit – dont les parents disaient en 45 : « Plus jamais ça ! »  sont à nouveau plongés dans une atmosphère inquiétante de préparatifs de guerre!

L’EUROPE

Le Train de l’Europe, une exposition itinérante sur la création de l’Union Européenne passe à Nantes. Pour une fois la classe y va avec un professeur.

 

LES LOISIRS, LES JOUETS

TRAINS JOUETS
Petits trains à ressort, puis pour nous trois… et Papa : un train électrique ! Circuits avec ponts en cube de bois, des montagnes de coussins et de livres, des tunnels en carton…

MECCANO
Le merveilleux et génial jeu de construction métallique, pour moi, source d’innombrables inventions et de bricolages hybrides, avec tout ce que je pouvais récupérer autour de moi.

BRICOLAGE – TRAINEAU A ROULETTES

Reconstitution d’un véhicule sur roulements à bille pour dévaler les rues en pente de Nantes.

LE ROULEAU COMPRESSEUR
Rouleau compresseur à vapeur : fabriqué par Papa alors que nous étions réfugiés , mon beau cadeau de Noël 1943. Ces « cylindres » à vapeur étaient énormes et moi minuscule à côté, pendant la guerre l’entretien des revêtement des routes se limitait à remplir les nids de poule de pierre et ä passer le rouleau dessus. Quand un tel monstre d’acier passait dans un village tout le monde courait le voir.

SCOUTISME
Parmi mes meilleurs souvenirs de jeunesse : notre marche d’exploration de Clisson à Cholet le long de la Moine avec Guy , mon fidèle camarade depuis la maternelle.
Autre souvenir extraordinaire, comme Louveteau, le rassemblement de tout le scoutisme de la région au Petit-port , à l’occasion du Jamborée pour la Paix en 1948 !

CONCLUSION

La chance m’a donné l’occasion de réunir ce lot d’objets hétéroclites.

Note sentimentale : chacun d’eux me rappelle celles et ceux qui s’en servaient – surtout des êtres chers.  Note de respect : J’ai aussi pour ces objets modestes et leurs créateurs, comme une affection et un profond respect. Il faut imaginer, le trésor de créativité, de ces artisans qui ont consacré leur labeur à aider leurs semblables à mieux vivre, par l’utile et l’agréablement beau. 

Chers visiteuses et visiteurs,

Dès le début de ce projet, c’était mon plus grand souhait de vous  présenter ces objets, avec le plaisir de recréer par leur présence réelle un moment du passé  et le partager avec vous!

Le vieux bahut

Organisation 

L’Amicale organise des conférences et débats thématiques ouverts au public. 

Contribution

Elle contribue aux recherches et actions du Comité de l’histoire avec lequel elle est en lien permanent.

Publication 

L’Amicale publie Le magazine : 
Le Vieux Bahut 

Soutien

L’amicle soutient des projets et initiatives d’élèves.

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