Il faut remercier Jean-Louis LITERS, Président du Comité de l’Histoire du lycée Clemenceau de Nantes, qui nous rappelle que l’Amicale des Anciens Elèves des lycées Clemenceau et Jules Verne de Nantes, héritière de l’Association Amicale des Anciens Elèves du lycée de Nantes, fête son sesquicentenaire*

Initiée par Gabriel Ernest Gallerand (1814-1889), ancien élève du Collège Royal de Nantes, proviseur du Lycée Impérial de Nantes de 1862 à 1871, l’Amicale est née officiellement dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, le 1er décembre 1867.

Gallerand

Extrait du Livre du Bicentenaire du Lycée

sous la plume de l’historien Jean Guiffan

« 1866-1871 : Une prospérité retrouvée ?

La bonne administration de Gallerand finit par porter ses fruits. Par sa tenue, sa diplomatie et par l’ordre réellement introduit dans l’établissement, dit le rapport d’inspection générale de 1868, le proviseur a réussi à amener le lycée à un degré de prospérité très convenable « dans un pays difficile ». Ce renouveau se traduit notamment par une nette remontée des effectifs : de 471 élèves en 1866-67, on passe à 495 en 1867-68, 559 en 1868-69 et 631 en 1869-70… Le lycée retrouve également un certain prestige dans la société nantaise : « Les parents même des élèves qui fréquentent les établissements ecclésiastiques rendent pour la plupart justice à la direction morale et à la force relative des études du lycée », souligne le rapport de 1869.

Être ancien élève du lycée de Nantes devient même une référence : obéissant à une directive ministérielle de Victor Duruy, soucieux de regrouper dans un vaste réseau d’influence les gens favorables à l’Université, le proviseur Gallerand, lui-même ancien élève de l’établissement, lance le 27 juillet 1867 un avis pour la création d’une « Association des anciens élèves du Lycée de Nantes ». Celle-ci voit le jour le 1er décembre, dans la grande salle de l’Hôtel de ville et prend une rapide extension puisqu’elle compte 366 adhérents à sa seconde assemblée générale en janvier 1869. Dans la société nantaise, le lycée apporte aussi sa contribution en faveur des déshérités : chaque année depuis 1867, une collecte au profit des pauvres est faite auprès des fonctionnaires et des élèves de l’établissement, et les sommes recueillies (qui passent de 955 F 85 c à 2 059 F 70 c de 1867 à 1870) sont réparties entre la mairie pour les salles d’asile, les Sœurs de la Petite Providence (un orphelinat voisin du lycée) et des familles indigentes (soit directement, soit par l’intermédiaire de dames de charité).

Le long provisorat (juillet 1862-mai 1871) de Gabriel Gallerand s’est donc incontestablement soldé par une certaine renaissance du lycée, bien mal en point à son arrivée. «