Celui qui se moque du passé n’est pas digne du futur.
Mais nous, à nos âges, on ne peut se souvenir de rien.
On n’a rien vécu. On n’a rien vu.
Ce n’est pas notre mémoire qui s’entretient. C’est celle-là qui est sur les lieux.
On y est allé. Là-bas.
Les lieux qui nous regardent avec leurs yeux et j’ai peur qu’ils nous jugent.
Les lieux qui nous murmurent des choses que j’ai peur de ne pas toujours comprendre.
Les lieux qui nous entendent parler et j’ai peur qu’ils ne deviennent sourds à l’écho du temps.
On a marché dans les pas des poilus, des déportés, des soldats, des prisonniers, des bourreaux, de ceux-là.
On a foulé les pierres, les terres, les sols des musées et sûrement le sang séché.
Il y avait dans l’air comme une odeur du passé, familière mais lointaine.
Il y avait dans l’air comme l’écho du temps, familier mais lointain.
La mémoire. C’est une sorte de respect.
Pour ceux qui nous ont précédés.
J’avais pensé à : La mémoire, une manière de les remercier.
Mais on n’aurait pas pu tous les remercier.
Ils sont beaucoup trop nombreux.
Et je ne peux pas remercier quelqu’un, qui que ce soit, d’avoir participer à des guerres.
Leur accorder du repos mérité.
Et promettre de ne pas faire les mêmes erreurs.
Je crois que c’est ça.
La mémoire. C’est du respect pour ceux qui ont souffert des guerres.
Du respect pour la paix qu’ils ont tentés de faire revenir.
Le moins qu’on puisse faire c’est de la conserver.LA PAIX.
Et l’Histoire. Alors ?
HISTOIRE (subst. fem) : Recherche, connaissance, reconstruction du passé de l’humanité sous son aspect général ou sous des aspects particuliers, selon le lieu, l’époque, le point de vue choisi; ensemble des faits, déroulement de ce passé.
L’Histoire, ce sont les faits, les beaux, les horreurs, les lâches, les courageux, les meurtres, les idéalisés …
Ces faits que, parfois, certains veulent dissimuler.
Faute de les assumer.
Ou préfèrent modifier à leurs gré.
Pour que tout soit plus agréable.
Ces faits qu’on commémore.
Qu’on pourrait commémorer chaque jour de l’année.
Et qu’il faut, faudra, toujours commémorer chaque année.
COMMEMORER (verbe) : Marquer par une cérémonie le souvenir d’une personne, d’un acte ou d’un événement.
Par ces cérémonies. On entretient la mémoire.
Une mémoire qui n’appartient plus à grand monde. Ou à de moins en moins de personnes.
Mais une mémoire qui est entre des mains de tout le monde.
On nourrit notre mémoire de faits.
De choses qu’on espère juste ne jamais vivre, voir, et pour ceux qu suivront aussi.
On se rend sur les lieux.
On entend, écoute, retient les leçons du passé.
L’Histoire nous sert les histoires de l’humanité sur un plateau qui est glissant.
L’Histoire, garante de a mémoire est toujours fragile.
Il y a bien une faille quelque part.
Qui met dans un trou noir des choses importantes et des doutes sur les faits.
Je ne vois pas l’un sans l’autre.
Il faut se souvenir des faits passé.
Il n’y a pas d’histoire sans mémoire.
Ou elle disparaîtrait.
Il ne peut y avoir de mémoire sans histoire.
Ou on l’inventera.
Elise Hergué, 1L